La société civile africaine réclame des mesures concrètes pour affronter les changements climatiques dans un rare mouvement d’unisson

Mardi 04 octobre 2022
La caravane nationale du Bénin dans le village de So-Ava. Crédit photo: Carin Karl Atonde

La Caravane africaine pour le climat fera résonner sa voix au Climate Chance Summit (Dakar) et à la Pré-COP (Kinshasa).

A quelques semaines de la tenue de la COP 27 à Charm-el-Cheikh, plus d’une centaine d’organisations de la société civile africaine sillonnent actuellement 28 pays du continent jusqu’en Égypte pour présenter leur Déclaration commune réclamant plus de justice climatique.

Ensemble, les 28 pays participants attendent de leurs Chefs d’Etats et de gouvernements qu’ils défendent les intérêts de leurs propres populations. Notamment en soutenant la transition agroécologique et les droits des communautés paysannes, en préservant les milieux naturels et en exigeant une plus grande redevabilité des pays émetteurs pour financer les mesures d’adaptation sur le continent. Tout en assurant une meilleure représentation des jeunes et des femmes dans les instances décisionnelles.
Ils demandent aussi à l’ensemble de la communauté internationale de respecter ses engagements climatiques issus de l’Accord de Paris - notamment de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour l'action climatique dans les pays en développement jusqu’en 2025 (un objectif qui a été manqué de 16,7 milliards de dollars en 2020) - et de prendre sa juste part dans cette crise climatique qui affecte particulièrement le continent africain.

Ce mouvement d’unisson reflète l’ampleur de la crise climatique en Afrique. Le continent est frappé d’une crise de la faim sans précédent dans la Corne de l’Afrique et en Afrique de l’Ouest - 66 millions de personnes sont menacées par la faim en partie à cause des sécheresses qui deviennent plus fréquentes et plus graves à mesure que les précipitations deviennent plus irrégulières et imprévisibles.

Comme l’a rappelé la semaine dernière un rapport publié par Oxfam, l’aide des pays riches à l’Afrique de l’Ouest pour faire face aux changements climatiques est insuffisante et aggrave dangereusement les niveaux d’endettement.

C’est donc « Tambour battant vers la COP 27 », du nom de sa campagne continentale, que la Caravane africaine pour le climat poursuivra sa route dans les prochains jours au Sénégal et en République Démocratique du Congo à l’occasion du Climate Chance Summit et de la Pré-COP. Ces deux événements ont en commun de réunir des officiels, des institutions, des coalitions nationales, des représentants de la société civile et notamment des mouvements issus de la jeunesse.

« Jusqu’à il y a peu, les couloirs feutrés de lieux de discussion tels que la COP excluaient de leurs perspectives celles et ceux qui étaient les plus touchés par l’urgence climatique, et pourtant les moins responsables.

Désormais, nous voulons faire entendre nos histoires, mais également nos aspirations et nos idées. Et les gouvernements du monde entier ont le devoir de nous écouter et d’agir », explique Séna Alouka, directeur des Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) Togo et coordinateur de la Caravane aux côtés d’autres partenaires.

Après avoir organisé de nombreuses activités de sensibilisation et de ralliement dans leurs pays respectifs, les caravaniers dévoileront publiquement, mardi 4 octobre à 12h UTC lors d’une conférence de presse en ligne, leur Déclaration commune qu’ils remettront aux nombreux décideurs politiques rencontrés sur leur passage.

« Les Caravanes nationales sont aussi l’occasion de mobiliser les populations locales et de leur rappeler que les changements dans leur environnement local ont des causes mondiales. Car on le sait: toute l’Afrique - via ses communautés, ses pays, et ses écosystèmes - paie le prix de l’inaction mondiale alors qu’elle a le moins contribué aux changements climatiques » estime Azara Remalia Sanogo, Conseillère régionale "justice alimentaire et climatique" pour Oxfam en Afrique de l'Ouest.

À travers les témoignages, les actions de terrain, les débats, mais aussi son travail d’influence, la Caravane africaine pour le climat entend augmenter la pression citoyenne africaine sur les gouvernements nationaux et lors des négociations internationales.
Elle espère ainsi contribuer à un mouvement de justice climatique plus fort, plus dynamique et plus pérenne à l’échelle mondiale.

 

Notes aux rédactions: 
  • Une conférence de presse en ligne se tiendra mardi 4 octobre 2022 de 12 heures à 13h30 (UTC). Animation de: Anne-Cécile Bras, journaliste à RFi, émission “C’est pas du vent”
  • Lien sécurisé de connexion: https://bit.ly/3SMtiRy
  • La Déclaration commune des Caravanes nationales pour la justice climatique vous sera présentée et remise lors de la conférence de presse, mardi 4 octobre.
  • La Semaine de la mobilité durable et du climat – qui accueillera dans le même temps le Climate Chance Summit – se déroulera du 3 au 7 octobre 2022 à Dakar (Sénégal). Le Premier ministre sénégalais et les ministres des Transports et de l’Environnement sont annoncés. D’autres ministres et élus du continent seront également présents, ainsi que plusieurs institutions (Banque Mondiale, Banque africaine de développement, etc). Cet événement sera l’occasion de présenter le 4 octobre de 14 heures à 16 heures UTC dans les salons de l’hôtel King Fahd de Dakar le mouvement général enclenché par la Caravane Africaine pour le climat, les mobilisations nationales, et permettra d’échanger autour des enjeux de justice climatique. Une déclaration commune aux 28 pays participants aux Caravanes sera également dévoilée à cette occasion.
  • La pré-COP se déroulera du 3 au 5 octobre 2022 à Kinshasa (République démocratique du Congo). L’événement a vocation à regrouper toutes les parties prenantes aux négociations internationales pour assurer les derniers ajustements avant la COP. Une délégation de la Caravane africaine pour le climat sera présente pour délivrer aux officiels ses messages et ses demandes concernant notamment le financement climatique pour l’adaptation des populations et la prise en charge des pertes et dommages. A cette occasion, sont notamment attendus le président de l’Union africaine, la présidente du Groupe de négociation des pays les moins avancés à la COP 27 et les représentants du Groupe africain des négociateurs.
  • Les 28 pays participants à la Caravane africaine pour le climat sont les suivants: Afrique du Sud, Burkina-Faso, Bénin, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Mali, Malawi, Maroc, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, Sénégal, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie, Zimbabwe
  • Des contenus audio, vidéo, graphique, mais aussi des témoignages sont à votre disposition sur demande. Ils relatent non seulement de la progression des Caravanes nationales dans les 28 pays, mais également des histoires personnelles de personnes impactées par les changements climatiques, ou alors porteuses de solutions localement.
  • Quelques-unes des activités proposées par les Caravanes : rencontres avec les autorités pour la remise de documents de plaidoyer, visites de fermes agroécologiques gérées par des collectifs de femmes, conférences sur le pastoralisme ou les semences paysannes, causeries, simulations de négociations internationales, parades, sensibilisation artistique aux changements climatiques, etc. Vous pouvez suivre les Caravanes nationales sur le site: https://bit.ly/3RjgAIU
  • Des porte-paroles sont à votre disposition en français, en anglais et en langues locales, et disséminés dans l’ensemble des pays participants.
  • L’étude “Les financements climat en Afrique de l’Ouest” publiée le 27 septembre 2022 par Oxfam montre que les pays riches et les bailleurs multilatéraux n'ont jusqu'à présent mobilisé que 7 % des 198,88 milliards de dollars estimés dont les pays d'Afrique de l'Ouest ont besoin d'ici à 2030 pour faire face à la crise climatique. De plus, 62% des financements climat sont accordés sous forme de prêts qui devront être remboursés, la plupart avec des intérêts.
Contact information: 

Des porte-paroles sont disponibles en français, en anglais et en langues locales, et disséminés dans l’ensemble des pays participants.

Des contenus audio, photo, vidéo peuvent être transmis sur demande, ainsi que la Déclaration commune.

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