Pour survivre à la faim : l'histoire d'Alizeta Sawadogo du Burkina Faso
Alizeta Sawadogo est agricultrice et mère de 8 enfants. Toute sa vie, elle a pratiqué l’agriculture et cultivait des céréales. Mais les rendements sont devenus de plus en plus faibles à cause des effets du dérèglement climatique. Crédit : Samuel Turpin/ Oxfam
Imaginez devoir cultiver des légumes sous des températures avoisinant les 50 degrésavec des sécheresse récurrentes. Ce n’est pas une mince affaire. Au Burkina Faso, c’est une question de survie pour la grande majorité de la population qui dépend de l’agriculture pour se nourrir.
«Toute ma vie j’ai fait de l’agriculture, raconte Alizeta Sawadogo, 55 ans. Je cultivais des céréales. Mais il pleut de moins en moins. Et la saison sèche est de plus en plus longue et chaude. Les rendements sont de plus en plus faibles.»
Ajoutons à ces difficultés le conflit au nord du pays qui détruit des villages entiers et force les gens à abandonner leurs terres, les impacts économiques de la COVID-19 qui augmente les prix des denrées alimentaires et la période de soudure, où les réserves s’épuisent dans l’attente des récoltes. Résultat: 2 millions de Burkinabè font actuellement face à une crise de la faim.
C’était aussi le destin d’Alizeta, qui a perdu sa terre et son mari en plus d’avoir huit enfants à nourrir : «J’ai dû chercher des solutions pour m'adapter et prendre soin de ma famille.»
Grâce à l’appui de l’ONG Alliance technique d’assistance au développement (ATAD), Alizeta a pu se joindre à un groupe de 50 femmes vulnérables et sans terre au sein d’une ferme collective de deux hectares et équipées de quatre puits. Chacune gère gratuitement sa propre parcelle mais elles travaillent sur un principe de collectivité. L’ONG ATAD fournit également des semences.
Pour Alizeta, c’est l’occasion de se réinventer: «J’ai appris à produire du bio avec des techniques respectueuses de l’environnement. Nous n’utilisons pas de produits phytosanitaires car nous souhaitons offrir une nourriture saine. Nous enrichissonsles sols avec du compost car ils s’appauvrissent facilement. Nous produisons également nos propres semences en les multipliant», raconte-t-elle fièrement.
Alizeta peut maintenant traverser la période de soudure sans crainte: « Je peux nourrir ma famille tout au long de l’année. Je vends même une partie de ma récolte pour prendre en charge les dépenses médicales et les frais de scolarité des enfants.»
Grâce au projet Jeunesse Sahélienne pour l’Action Climatique, financé par l’Union européenne, Oxfam et ses partenaires permettent à des jeunes et des femmes au Burkina Faso et au Niger de mettre en place des solutions pour faire face aux impacts du dérèglement climatique et de leur permettre de continuer à prendre soin de leurs proches.
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