Mahamat et Sara se lavent les mains suite à la réhabilitation de deux puits d’eau, de l’installation d’une citerne et de séances de sensibilisation à l’hygiène par Oxfam au sein de leur communauté de Kamkalaga au Tchad. Crédit : Pablo Tosco / Oxfam
Le contexte
Malgré d’abondantes ressources naturelles, dont le pétrole, le Tchad occupe toujours l’un des derniers rangs (186e sur 189) au classement 2018 des pays selon l’Indice de développement humain (IDH) établit par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Environ 87 % de la population rurale du Tchad (estimée à 14 millions de personnes) vit avec moins d’un dollar par jour.
Cette contradiction entre des ressources naturelles abondantes et la persistance d’indices élevés de pauvreté au sein de la population explique la détermination de la société civile tchadienne à exiger et à obtenir une répartition équitable des ressources publiques notamment les revenus générés par les industries extractives.
Le Tchad dépend fortement de l’agriculture et de l’élevage mais ne parvient pas à assurer la sécurité alimentaire de l’ensemble de sa population et à procurer des revenus substantiels aux agriculteurs d’exploitation familiale constituant la majorité de la population active tchadienne. 75 % de la population est rurale dont 87 % sont pauvres.
Par ailleurs, le Tchad est l’un des pays de la zone sahélienne au contexte sécuritaire fragile du fait non seulement des conflits dans ses pays voisins mais à l’intérieur de ses frontières. Cette situation volatile fait peser un ensemble de menaces sur la vie, la sécurité et les moyens d’existence des populations, notamment dans la zone du Lac Tchad, dans les régions de l’Est et du Sud du pays, aggravant ainsi la situation humanitaire dans ces zones. Le pays accueille depuis 2003 un large nombre de populations déplacées, dont plus de 451 000 réfugiés en provenance du Soudan, de la Centrafrique, et du Nigéria.
Oxfam au Tchad
Présent au Tchad depuis 1966, Oxfam y travaille avec la société civile, le gouvernement et les communautés en vue de vaincre les inégalités. Sa vision de changement est « un Tchad sans faim et sans pauvreté, dans lequel les hommes et les femmes ont la même chance d’accès et de contrôle des ressources, où les plus vulnérables sont protégés de toutes formes de violences, participent pleinement et de façon équitable dans les instances de prises de décisions et construisent leurs moyens d’existence en vue d’un développement harmonieux et durable ».
Fournir l’aide humanitaire en périodes de crise
Nous assurons une assistance et une protection adaptées aux femmes, hommes et enfants vulnérables affectés par les crises (mouvements de population, épidémies, inondations, crises alimentaires et nutritionnelles) dans le respect de leurs droits, tout en les préparant à mieux résister aux chocs futurs. Notre système d’alerte, de préparation et de réponse aux crises nous permet d’assister efficacement les populations affectées, dans le respect de leur dignité.
Oxfam mène également un plaidoyer pour la mobilisation des donateurs et du gouvernement afin d’accorder une attention particulière et d’apporter une réponse efficace aux crises, notamment dans les régions du Lac Tchad et du Sud, théâtres des crises récentes au Tchad.
L’agriculture et l’élevage pour accroître la sécurité alimentaire
Nous développons des filières agro-sylvo-pastorales dynamiques et compétitives recevant un soutien financier et technique du secteur privé et de l’État. Nous valorisons les métiers de la femme rurale afin de voir reconnaitre le rôle qu’elle joue au sein de l’exploitation. Nous lui donnons accès aux moyens de production et favorisons son autonomie financière.
Soutenir la participation citoyenne à la bonne gouvernance
Nous aidons les citoyens à participer aux processus budgétaires aux niveaux national au local en vue de favoriser une gestion transparente et atteindre la réduction des inégalités avec un accent particulier mis sur l’égalité entre les hommes et les femmes.
Par ailleurs notre action consiste à renforcer la transparence et la responsabilisation dans la gestion des industries extractives dans le respect des engagements nationaux et internationaux.
A cet effet, Oxfam se positionne comme partenaire de dialogue et d´influence direct avec l´État, la société civile et le secteur privé dans l’optique de contribuer à la création des conditions d’une gouvernance inclusive et un respect des engagements dans la gestion des ressources publiques.
Un réseau d’influence pour réduire les inégalités
Nos interventions sont soutenues par un travail d’influence basé sur un partenariat stratégique avec une diversité de partenaires, dont la société civile, le secteur privé, l’État. Cela se traduit d’une part, par les campagnes #MonLaitEstLocal et #AvecLesFemmesRurales qui visent à réduire les inégalités dont les femmes et les filles sont victimes au Tchad à travers respectivement la valorisation, promotion et protection de leur rôle dans la filière lait et la sécurisation de leurs droits fonciers ; et d’une autre part par des innovations basées sur les apprentissages tirés de nos programmes et qui sont mises à l’échelle pour amplifier l’impact de nos interventions.