Le jour où nous danserons

Le jour où nous danserons : voix de femmes au coeur des conflits en Afrique de l'Ouest et du Centre. Crédit : Sophie Le Hire

Découvrez cette exposition interactive illustrée par l'artiste Sophie Le Hire

Voix de femmes au coeur des conflits en Afrique de l'Ouest et du Centre

C’est le silence au cœur du désert, des savanes et forêts du Sahel et de la Centrafrique. La musique a cessé, emportant avec elle l’allégresse des jours meilleurs. Que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Centrafrique, la peur pétrifie tout le monde sur deux fronts : d’abord là où les groupes armés dévastent des villages, faisant fuir plus de 5 millions de personnes dans la région.  Le second - et plus récent - danger est la montée du coronavirus, qui a atteint 5420 personnes et fait 219 morts1 dans ces quatre pays, suscitant la peur et l'incertitude parmi la population. 

Et pour beaucoup de femmes, les partenaires de danse ont disparu. Les hommes en âge de travailler ont été tués par des groupes armés, ont disparu ou sont partis en quête d’un avenir meilleur dans une autre région, ou même à l’étranger. Au Burkina Faso, les femmes et les enfants représentaient 84% des populations déplacées en mars dernier 2. Les femmes se retrouvent dans des conditions extrêmement précaires à lutter pour leur survie et celle de leur entourage. Plusieurs portent les cicatrices d’un acte de violence, d’un viol. En Centrafrique, une femme est victime de violence presque toutes les heures. 

Nous sommes allées à la rencontre de ces femmes sahéliennes et centrafricaines. Elles sont des centaines de milliers, déplacées ou communautés hôtes, survivantes, héroïnes, qui attendent que la musique reprenne dans leur vie.  À défaut de chanter, il leur reste la voix. Pour raconter. Et l’espoir, pour imaginer un autre avenir. 

Découvrez leur récit

Lisez le récit de Victorine* au Burkina Faso

                       «  Le jour où je vais entendre que cette maladie est finie, nous danserons.  » 

* Le nom a été changé pour protéger l'identité.

Lisez le récit de Mariam* au Burkina Faso

                       « Derrière c’est les fusillades, devant c’est la maladie. On va faire comment ? »

* Le nom a été changé pour protéger l'identité.

Lisez le récit de Halima au Niger

« Les femmes enceintes tombaient et se relevaient sans cesse. Nous avons perdu de vue nos enfants.  » 

Lisez le récit de Tedy au Mali

« Je veux que mes enfants reçoivent une éducation digne de ce nom, qu’ils fassent aussi partie, un jour, de l'élite de ce pays. » 

Lisez le récit de Sylvie en République centrafricaine

« Les groupes armés choisissent leur cible. Le coronavirus, s’il vient à Batangafo, il détruira tout ce qui reste sur son passage. » 

Lisez le récit de Rosalie en République centrafricaine

« Le coronavirus me fait peur, mais c’est une situation qui ne va pas rester éternelle. Je reste confiante. »  

 

Une série créé par des femmes

Ces six récits ont été recueillis par une équipe de femmes, travailleuses humanitaires chez Oxfam. Nous les accompagnons d’illustrations créées par l’artiste  Sophie Le Hire, qui habite au Sénégal depuis quatre ans et qui, dans sa démarche artistique, porte en particulier avec fierté la voix des femmes, qu’elle considère comme des «géantes». En juxtaposant deux styles, elle illustre la réalité du présent et le rêve d’avenir de ces femmes.

Découvrez son processus de création dans cette vidéo.

La réponse d'Oxfam

Au Sahel et en République Centrafricaine, Oxfam apporte une aide humanitaire et mène des actions de plaidoyer en faveur des populations impactées par ces crises humanitaires de grande ampleur. Au cœur de ces crises, les femmes et les filles sont les plus exposées et il est fondamental que leurs besoins spécifiques et leur protection soient au cœur des réponses humanitaires.  Les femmes jouent également un rôle majeur dans le développement de la cohésion sociale et la construction de la paix. 

Oxfam et ses partenaires locaux apportent une aide humanitaire à plus de 400.000 personnes déplacées internes (PDI) et communautés hôtes dans la région, en matière d’aide alimentaire, d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement et pour protéger les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles. Oxfam travaille également au côté des communautés dans des programmes de transformation des conflits afin de favoriser des dialogues transfrontaliers et l’inclusion des femmes et des jeunes dans la recherche de solutions aux conflits et de construction de la paix. 

Depuis l’arrivée du coronavirus, Oxfam adapte ses programmes pour protéger les plus pauvres et vulnérables contre cette nouvelle menace. Nous distribuons également des kits d’hygiène (savon, douches, latrines) aux écoles et aux professionnels de la santé, agissons pour que les communautés aient accès à l’eau et à des toilettes propres et sûres, qu’elles soient écoutées et au cœur des actions de prévention, notamment par la compréhension et l’adoption de mesures barrières.